-MAI 1968-MAI 2008

MAI 1968 : il y a 40 ans, j'avais 18 ans, j'étais dans un lycée d'une toute petite ville de province, et la révolution étudiante nous semblait bien lointaine.

Nos profs ne nous parlait que peu de politique, je crois même qu'il n'était pas de "bon ton" d'exprimer ses idées trop ouvertement.

Un seul sortait du lot, parce que beaucoup plus jeune que les autres,et parce qu'il nous enseignait l'économie politique. Alors nous détachions nos blouses encore obligatoires à cette époque, et assis autour de lui sur les tables, nous parlions de ce grondement dans Paris, des nouvelles idées, et le temps de son cours, nous avions l'impression de grandir et d'être un peu nous aussi les artisans de cette nouvelle vie qui allait sortir.

Je n'ai pas d'autre souvenir de cette époque. J'étais pensionnaire, et nous n'avions pas de télévision dans l'établissement.

Je me souviens tout de même que mes idées bouillonnaient, et que je voulais changer le monde, mais c'était plutôt dans le style "Tout le monde est beau et gentil" ! J'étais une grande rêveuse !

MAI 2008

j'ai 40 ans de plus, deux enfants, cinq petits enfants, je m'intéresse la politique ce qu'il faut, j'ai gardé un esprit curieux et de l'intérêt pour tout ce qui se passe dans le monde, même si ma carrière professionnelle n'a pas été en rapport avec l'évolution de la femme prêchée par les militantes de cette époque.

Je n'ai pas su m'y prendre, je suis devenu sûre de moi bien trop tard. Mais je n'aurais sans doute pas été une grande carriéristes: trop tendre, trop préoccupée par ma vie familiale.

Je ne regrette rien, je prèfère regarder devant moi, et l'image que mes enfants me renvoie est belle, ils sont passés à travers à peu près tous les dangers de ces années là. Aujourd'hui, adulte, ils mènent leur vie tambour battant, bien plus doués que nous pour allier famille et travail !

Et donc, en mai 2008, après mon travail, je regarde mes fleurs renaître à la vie, je rêve à un nouveau plan  aux lignes plus arrondies pour ce jardin trop rectiligne que j'habite depuis un peu plus d"un an .

Je continue donc tranquillement ma petite révolution personnelle, en utilisant de moins en moins de produits chimiques (même plus du tout).

Je refuse de tuer les pucerons sur les rosiers, et de trop traiter les mauvaises herbes.

Je me sens très concernée par la terre que nous laisserons à nos petits enfants.

Je voudrais que mon jardin soit celui des papillons, des oiseaux, des coccinelles...

Comments

[mamini]

Bonjour patricia,
J'ai beaucoup aimé ce billet, ce que vous écrivez est si bien dit.
Un beau jardin qui va retrouver d'ici peu de belles couleurs dont vous allez vous occuper entre l'informatique et la couture (tissu du Renard) c'est bien cela ........
Bonne fin de journée(pour moi c'est pas la forme je fais une crise de sigmoïdite)
A bientôt.
Nicole.